Extrait Chapitre 45 – Page 291 :
» Les grincements du registre d’air en acier galvanisé s’ajoutent au grondement sourd de la ventilation. Les ailettes de la bouche d’aération couinent et émettent des geignements stridents.
Dans l’étroit conduit suspendu au-dessus du faux plafond hermétique, Tom Larson se contorsionne. Le passage exigu ralentit son avancée. L’appareil respiratoire individuel qu’il porte accentue la gêne occasionnée et l’empêche de se mouvoir. Mais il ne peut pas s’en défaire. Il suffoquerait en quelques instants.
Tom s’étale de tout son long dans le tube d’à peine quatre-vingts centimètres de diamètre et reprend son effort.
Le pied-de-biche dégoté dans le local technique près de l’ascenseur vient se ficher entre les lames de la grille en inox. Tant bien que mal, il empoigne à deux mains le levier improvisé et exerce une pression en s’aidant de tout son poids.
Cette fois, un bruit sec résonne dans le conduit. Il recommence un cran plus bas. L’énergie du désespoir décuple ses forces.
Il enchaîne le même geste jusqu’à faire rompre chacune des lattes de métal. Quand l’ouverture est suffisante, il tend le bras vers l’arrière et ramène contre son flanc une bouteille à oxygène et un deuxième masque. »
Fabrice Barbeau